King Kong Théorie – Virginie Despentes

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« On se fait engueuler parce que les hommes ont peur. Comme si on y était pour quelque chose. C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien… »

Résumé :

« J’écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n’ont pas envie d’être protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l’idéal de la femme blanche séduisante qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu’il n’existe pas.
En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l’auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme. »

Mon avis :

Je n’ai que rarement lu des ouvrages sur le féminisme, mais en cette année 2019 j’ai pris pour résolution de m’y mettre, d’en découvrir et d’en parler. Quoi de mieux pour commencer dans ce domaine que King Kong Théorie dont on entend souvent parler lorsque l’on parle de littérature féministe ? Aussitôt acheté, aussitôt lu, en une soirée il était terminé.  Il m’a profondément bouleversé, bien au-delà des mots. Je me considérais déjà comme féministe, mais je n’avais jamais observé la société à travers le prisme que nous offre Virginie Despentes dans son livre.

C’est un ouvrage de 145 pages qui se lit rapidement, d’une part car le rythme est entraînant, d’autre part car l’autrice va droit au but, sans pour autant nous ménager. Les mots sont crus, durs et o combien réalistes. Grâce à la citation du début de chronique, vous vous serez sans doute aperçu que le ton employé est brutal. Vous en êtes averti. Oui, ce livre est violent. Violent comme le monde, violent comme la société qui oppresse les femmes depuis la nuit des temps. L’émotion brute qui transparaît dans chacun des mots de l’autrice insuffle une énergie puissante qui s’accumule page après page. Que peut-on en faire une fois la lecture terminée ? Passer ce livre à son prochain et éveiller les consciences ! 

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Quelques extraits :

 

« Les petites filles sont dressées pour ne jamais faire de mal aux hommes, et les femmes rappelées à l’ordre chaque fois qu’elles dérogent à la règle. »

« Je suis furieuse contre une société qui m’a éduquée sans jamais m’apprendre à blesser un homme s’il m’écarte les cuisses de force, alors que cette même société m’a inculqué l’idée que c’était un crime dont je ne devais pas me remettre. »

« Les hommes dénoncent avec virulence injustices sociales ou raciales, mais se montrent indulgents et compréhensifs quand il s’agit de domination machiste. Ils sont nombreux à vouloir expliquer que le combat féministe est annexe, un sport de riches, sans pertinence ni urgence. Il faut être crétin, ou seulement malhonnête, pour trouver une oppression insupportable et juger l’autre pleine de poésie. »

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En conclusion :  À découvrir de toute urgence, ce livre est à mettre entre toutes les mains, peu importe le genre ou l’âge (sauf les enfants, cela va sans dire) !

Détails :

Autrice : Virginie Despentes
Édition : Le livre de poche
Prix : 6,10€
Pages : 147

Vous l’avez lu ? Quel est votre avis ? Un autre livre féministe à me conseiller ? Je suis dans ma lancée :p !

18 réflexions au sujet de « King Kong Théorie – Virginie Despentes »

  1. Je l’ai au moment de mon « initiation » au féminisme et il a vraiment changé ma manière de voir le sujet. Son témoignage sur son viol et sa réflexion sur le genre du rape et revenge m’ont profondément remis en question. Je conseille ce livre à tout le monde dès que j’en ai l’occasion !

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